Le groupe Vivarte, qui détient l'enseigne d'habillement La Halle, a annoncé un plan de reprise partielle pour l'entreprise, en grande difficulté. Mais le plan exclut les deux sites de logistiques situé dans l'Indre, qui emploient près de 500 personnes.
Après l'aéronautique, il pourrait s'agir d'une des premières conséquences concrètes de la crise économique déclenchée par le coronavirus dans la région. Le groupe Vivarte, qui détient La Halle, a demandé le placement de l'enseigne en redressement judiciaire après des mois de difficultés, encore aggravés par la fermeture des magasins lors du confinement. Ce 26 mai, le groupe a annoncé avoir reçu 7 offres de reprise partielle concernant 502 de ses 830 magasins, et 3 195 salariés sur 5 391.Ces offres "émanent toutes de grands groupes de textile français ou bien connus", a assuré mercredi 27 mai Patrick Puy, PDG du groupe Vivarte sur Franceinfo. Cependant, précise-t-il, "chaque acquéreur potentiel a déjà sa logistique et ne s'intéresse pas aux centres logistiques que nous avions. Ce qui veut dire que dans le mois qui vient, on va chercher maintenant à vendre ces centres logistiques".
Deux sites logistiques sur le carreau
Cette reprise laisserait donc de côté un grand nombre de salariés, dont les 489 employés de deux installations logistiques situées dans l'Indre, à Issoudun et Montierchaume. Une situation qui alarme les élus locaux, comme le député Nicolas Forissier, la jugeant "très inquiétante". Les deux sites de l'Indre sont "extrêmement importants pour l'emploi du département", précise l'élu, qui a demandé via un communiqué au ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, de se saisir du dossier.Il est clair que le département de l'Indre, du point de vue des activités logistiques, est extrêmement bien situé. Le professionnalisme et l'engagement des salariés d'Issoudun et de Montierchaume sont surtout des atouts évidents. Ces derniers ne doivent pas être des victimes d'une procédure qui les exclurait, sans que toutes les initiatives en matière de restructuration industrielles ne soient mises en oeuvre.
Nicolas Forissier, député
Une lueur d'espoir
"Je comprends tout à fait l'inquiétude que cela suscite pour les salariés des deux sites logistiques", répond de son côté Stéphane Roche, directeur général de Vivarte et président de La Halle. A ce stade, confirme-t-il, il n'y a pas d'offre globale de reprise incluant l'activité logistique, mais un logisticien doit déposer une offre prochainement. "Dans un deuxième temps, nous avons lancé une recherche plus large pour compléter, élargir les discussions que nous avons déjà eu." Le président de la Halle compte également sur le fait que les opprtunités offertes par la vente en ligne encouragent d'autres acteurs économiques à envisager une offre pour cette branche logistique.A Issoudun, le maire PS André Laignel s'est également indigné de la situation et du risque d'un "gâchis humain" généré par "la logique des fonds de pension vautours". Il a également exhorté le groupe Vivarte "à tout mettre en œuvre pour garantir la reprise des sites et un maintien de l’activité logistique" d'ici au 9 juin. Une urgence d'autant plus cruciale qu'un plan de sauvegarde de l'emploi, acté en février dernier pour garantir la sauvegarde du site d'Issoudun, n'est visiblement plus d'actualité.
J’exprime toute ma solidarité aux travailleurs concernés dans l’Indre, à leurs familles inquiètes et aux membres de l’intersyndicale La Halle - Vivarte. Je continuerai à soutenir les actions et les initiatives conduites par les forces du travail. #emploi #Economie pic.twitter.com/1Pt3lA4rb3
— André Laignel (@AndreLaignel) May 27, 2020
Dépôt des projets de reprise jusqu’au 9 juin
Mardi 2 juin, le tribunal de commerce de Paris a fixé la nouvelle date limite de dépôt des projets de reprises de La Halle au 9 juin. Le tribunal a également donné son accord à la conversion de la procédure de sauvegarde ouverte le 21 avril en redressement judiciare, ce que demandait Vivarte.L'intersyndicale CFE-CGC, CFTC, CGT, FO et SUD de La Halle a adressé lundi 1er juin un courrier à la ministre du Travail Muriel Pénicaud dans lequel elle demande à l'État de prêter son concours. Les syndicats rappellent que "par le passé et dans des situations de redressement judiciaire, l'État a abondé des PSE pauvres dans leur contenu", citant l'exemple du transporteur Mory.